Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

En 2002, peu de temps après le décès de Gilbert Bécaud (1927-2001) survenu le 18 décembre 2001, l'idée de lui ériger un monument à La Bussière, commune de la Vienne où le chanteur a vécu pendant 26 ans (de 1975 à 2001), est venue de Michel Hec, ami du chanteur et chef de chœur installé lui aussi à La Bussière. Un buste est alors commandé en 2008 par le maire, Jean Roquet, auprès du sculpteur normand Jean-Marc de Pas.

Né en 1962 à Rouen, Jean-Marc de Pas est diplômé en 1984 de l'Ecole Boulle, puis en 1989 de l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. En 1995, il est titulaire d'un doctorat en arts et sciences de l'art à la Sorbonne. Créateur à la fois de jardins peuplés de sculptures, de statues ou de bustes, il reçoit de nombreuses commandes publiques ou privées qui figurent des célébrités ou des saints comme, entre autres, l'abbé Pierre (1993), Honoré de Balzac (1995), une Vierge à l'Enfant pour l'abbaye Saint-Martin-de-Boscherville (1997), une Marianne (2000), Marcel Dassault (2002), Jean Gabin et Antoine de Saint-Exupéry (2003), Guillaume le Conquérant (2005), la Comtesse de Paris (2005), dix bustes figurant les grands navigateurs (2007), Charles de Gaulle (2010), saint Thomas More (2011), le pape Jean-Paul II (2012), sainte Thérèse de Calcutta (2017), etc. Ces oeuvres sont pour la plupart réalisées en métal, en staff, en résine ou en bronze.

Le buste en bronze de Gilbert Bécaud s'inscrit dans cette longue liste de personnages célèbres, mais aussi d'oeuvres aux sujets très variés tels "Le cheval toboggan" ou "Le piano intérieur" réalisés en 1997, la "Femme africaine" en 1999, la "Fontaine des trois sources" en 2000, "Les six astéroïdes" ou "La rose" en 2001, "Gaïa" en 2004, "Eole" ou "Ondine" en 2005, "L'arche d'alliance", "Le cadran solaire" ou "L'escalier du temps" en 2007, etc.

Gilbert Bécaud est né officiellement sous le nom de François Gilbert Léopold Silly, le 24 octobre 1927 à Toulon, d'une relation adultérine que sa mère a eu avec Louis Bécaud alors qu'elle n'était pas encore divorcée d'Albert Silly. Il n'obtiendra le droit de porter le nom de Gilbert Bécaud que bien plus tard, seulement en 1952. Doué pour la musique, il entre en 1938 au Conservatoire de Nice avant de s'installer à Paris une fois la guerre finie. Là, il se produit comme pianiste dans des cabarets et commence à composer des musiques de film sous le nom de François Bécaud. Il y rencontre des auteurs, compositeurs ou interprètes comme Pierre Delanoë et Edith Piaf qui l'encouragent dans sa vocation. Avec le chanteur Jacques Pills (qui épouse plus tard Edith Piaf) il participe à des tournées triomphales au Canada, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud. En France, il fait la connaissance d'un autre auteur-compositeur-interprète, comme lui débutant, Charles Aznavour, avec lequel il collabore. Devenu entre-temps Gilbert Bécaud, il connaît le triomphe en 1954-1955 dans une toute nouvelle salle de spectacle ouverte par Bruno Coquatrix, l'Olympia. Il se produira d'ailleurs dans cette salle plus de trente fois entre 1954 et 1999. Artiste populaire par ses chansons et l'énergie qu'il dégage sur scène (qui lui vaut le surnom de "Monsieur 100 000 volts"), il enchaine les succès jusqu'à la fin des années 1990, avant que la maladie ne l'atteigne. Il décède le 18 décembre 2001 à Boulogne-Billancourt et il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Le monument, dont le financement a été accompagné par le Département de la Vienne et la commune de La Bussière, est inauguré le 1er mars 2008 par le sénateur Jean-Pierre Raffarin et le maire Jean Roquet, en présence de l'épouse de Gilbert Bécaud, Kitty, de ses enfants et petits-enfants.